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Editorial de Armelle : l'objectif du vin est d'être désaltérant
Actuellement, les viticulteurs travaillent leurs vins pour toucher un plus grand public et répondre à leur demande. Le Bordeaux évolue et change de style aujourd’hui. Il revient à des vins faits pour être bus à table, non pour être dégustés. Son objectif final est d’être désaltérant. On avait oublié cette dimension au profit de la performance, sans penser à mal, mais, parce que cela était bien vu et permettait d’obtenir de bonnes notes.
Aujourd’hui, la sensibilité est dans le détail, la fraîcheur. L’un des autres axes de travail de certains crus consiste à se demander comment être buvable plus tôt grâce à la qualité du suivi, mais aussi en levant le pied sur les extractions et sur le bois.
On peut se demander si les vins vinifiés pour être bus plus tôt conservent un bon potentiel de garde. La problématique consiste à comprendre comment se rapprocher de la jeunesse du vin sans en entamer le goût. Certains pensaient que les défauts allaient être lissés avec le temps. La précision permet d’enlever les aspects désagréables des vins dans leur jeune âge, même si ceux-ci sont toujours confectionnés dans un esprit de garde. On recherche l’équilibre et la mesure dans les vinifications et les élevages.
Le millésime 2018 est un millésime hyperpédagogique. C’est celui pour lequel l’empreinte du terroir est la plus marquée. C’est un beau millésime. Pour Thomas Duclot, œnologue-consultant, un grand vin doit pouvoir être approchable dans sa jeunesse tout en gardant sa capacité à vieillir.
Armelle
d'après un article du Figaro
