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ÉCHO des pressoirs

 

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L'écho des pressoirs n°162 février 2008

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Editorial : Tanins & astringence ; sucre & acidité...

Lors d'un récent CA, une fois le copieux ordre du jour épuisé, une discussion fort intéressante surgit à propos des notions d'astringence et de tanins. Un vin tannique est-il toujours astringent ? L'astringence vient-elle des tanins ? S'il n'y a pas de tanins perceptibles, peut-il y avoir de l'astringence ? Je laisserai à l'un ou l'autre des débatteurs le soin d'en faire la matière (pas trop amère) d'un prochain éditorial…

Car la récente lecture du livre « le goût et le pouvoir » de Jonathan Nossiter (celui de Mondovino), publié chez Grasset, m'incite à proposer ici la matière d'un autre débat, au sujet de l'évolution des goûts des bons goûteurs….

Résumé succinct :

Les bourgognes rouges ont une robe qui évolue en vieillissant du clair au foncé, un nez fin et fruité, qui devient sauvage et sophistiqué, une bouche insaisissable et imprévisible ; ils ressemblent à la poésie, c'est un goût pour ceux qui n'ont pas peur de l'incertitude.

Les bordeaux rouges sont plutôt des vins "romanesques", une robe foncée et riche, une texture dense qui remplit la bouche, qui rassure et qui stimule...Dans les années 60, ils étaient moins alcooleux, moins ri-ches et moins chers ; mais aujourd'hui la plupart d'entre eux ont un goût "enfantin", celui du sucre !

Hubert de Montille - la star du film « Mondovino » - estime qu'on ne peut pas faire un vin qui soit bon jeune, et encore bon vieux. Dans les années 60 ou 70, l'amateur achetait des vins âgés d'une dizaine d'an-nées, ou attendait qu'ils s'affinent dans sa cave. Aujourd'hui, sous la houlette de R. Parker et M. Rolland - ceux là, Jonathan ne les aime pas ! - on constate que beaucoup des vins achetés sont rapidement buvables, et rapidement bus.

Cependant on est dans l'incertitude: les vignerons qui ont fait des 45, des 49, avaient-ils conscience que leurs vins seraient merveilleux encore 50 ans plus tard ? Et ceux d'aujourd'hui - il en reste, Bacchus soit loué - qui, ayant repris l'exploitation familiale il y a 10 ou 15 ans, ont dans l'idée de faire des vins qui se gardent, n'ont pas assez de recul pour savoir s'ils vont y réussir.

Grosse extraction, beaucoup de sucre, peu d'acidité, est-ce là ce qu'on nous enjoint d'acheter, et de boire dans l'instant ?

Et enfin une citation, pour vous donner envie d'ouvrir ce livre, par ailleurs fourmillant d'anecdotes savoureuses : « Toute dégustation se fait dans la caverne de Platon […] une dégustation à l'aveugle donne lieu à l'idée fallacieuse qu'il existe une vérité dépourvue d'ambiguïté ».

Qu'en pensez-vous ? Quelle part accordez-vous au doute quand vous jugez à l'aveugle ?

Vincent

Compléments d'enquête :

Un article du Nouvel Obs sur ce bouquin et quelques bonnes feuilles... A lire ici.

Une critique savoureuse de Bernard Pivot, grand connaisseur de la vigne et du vin, dans le JDD. A lire ici.

Vendanges de presse

Géographie amoureuse et romantique

C'était il y a quelque temps, au bal de la Nuits Saint Georges que j'ai
rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau
Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé,
avec des arômes de cassis et de fraises des bois.

On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque
je lui ai proposé de l'emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est
devenue toute Croze-Hermitage !!!

Le temps d'aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit
Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on a roulé
jusqu'au matin.

Ah quelle belle journée ! On s'est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau,
on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l'eau Clairette, on s'est
Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement
et qu'on commençait à avoir les Côtes-Rôties on a décidé de rentrer.

Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvé coincés dans les
embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois
sérieusement et là, Julienas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon .

D'un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie !
Je me suis retrouvé comme Macon. Quoi, me suis-je dit, elle s'est déjà
Sauvignon avant même que j'ai le temps de la Sauternes ! Mais je vous
Jurançon, je l'avais dans la Pouillac, en effet, j'étais tellement Tokay que
j'ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.

Quand on s'est retrouvés, et dès que je l'ai vue devant moi en Gros-plant, je
lui ai dit -" Ne fais pas ta Pomerol, et ne t'en va plus Gamay ! "
En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran

- "Ne m'en veut pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre".

Depuis on ne s'est plus cuités

2007 passe, riez en 2008 !

Signé : Un anonyme webromantique qui doit habiter pas loin des « Amoureuses »

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